Plan du site
Tous les cinq ans, le Cnajep réinterroge ses principes et renouvelle son projet. Ce travail collectif de réflexion, d’autocritique et de projection vise à positionner le Cnajep au regard des évolutions du contexte à travers la définition d’un socle de valeurs communes et d’orientations claires et ambitieuses.
Les membres du Cnajep agissent pour l’expression et l’action communes au niveau territorial, national, européen et international, pour une politique globale de l’Éducation Populaire, de l’Enfance et de la Jeunesse.
Les organisations de jeunesse et d’éducation populaire réunies au sein du Cnajep portent une multiplicité de pratiques et de projets. Espaces d’apprentissage et de pratique de la citoyenneté, porteurs de projets éducatifs, moteurs du développement local, vecteurs de transformation sociale, … : c’est sur cette diversité que se fondent l’identité et la richesse du Cnajep.
La démarche des associations qui composent le Cnajep procède de trois dimensions principales :
Les membres du Cnajep inscrivent leur démarche dans une perspective :
Le Cnajep agit pour la représentation, l’organisation, la défense et le soutien des intérêts communs en matière de relations nationales et internationales.
Ceci étant organisé en trois missions :
Le monde dans lequel nous vivons connait une triple crise écologique, démocratique, sociale qui se répercute à tous les échelons des territoires. Et la récente épidémie mondiale du COVID est venue renforcer la précarité et révéler les inégalités de nos sociétés. La dégradation visible de notre environnement rappelle chaque jour la gravité du dérèglement climatique et l’urgence à trouver des solutions.
A ce danger s’ajoute celui d’un monde qui s’arme, dans lequel les populismes se développent et la défiance s’installe, remettant en question aussi bien les institutions que le fait scientifique. Mais dans ce contexte anxiogène, il apparait pour autant une prise de conscience collective plus importante pour remettre en question l’organisation de nos sociétés et aborder les problématiques de façon systémique.
Nous voyons émerger une plus forte mobilisation, une résistance qui invite à repenser les pratiques démocratiques pour l’usage des communs, à regarder les jeunes comme une richesse sur un territoire. Une envie très claire de construire ensemble un projet de société pour rêver l’avenir.
L’ambition de paix et de démocratie est aujourd’hui remise en question en Europe avec la guerre en Ukraine d’un côté et l’installation de l’extrême droite de l’autre, tristement concrétisée par les dernières élections italiennes. La prolifération des idées d’extrême droite ne cesse de s’amplifier dans les pays européens. C’est pourquoi à la veille des élections européennes de 2024, l’enjeu démocratique est majeur. Il est urgent de reconnaître et de valoriser l’émergence d’initiatives démocratiques qui formulent des propositions pour répondre à ce contexte.
La société civile contribue à une culture saine de l’État de droit. Malgré des développements positifs, la société civile continue de faire face à de nombreux défis, allant du harcèlement aux lois restrictives, selon le dernier rapport sur l’espace civique de l’Agence des droits fondamentaux de l’UE (FRA). Il souligne la nécessité pour l’Europe de garantir un environnement de travail plus propice à la société civile. Il est urgent de défendre une véritable démocratie européenne. Il est également fondamental de réaffirmer une Europe accueillante : au-delà d’être solidaire, elle doit être l’Europe des droits et de l’accueil de toutes et de tous.
Le défi écologique est aussi un enjeu de solidarité : L’Union européenne s’est dotée d’un mécanisme pour une transition juste (MTJ) pour faire en sorte que la transition vers une économie climatiquement neutre s’effectue de manière équitable, sans laisser personne sur le bord de la route. Des opportunités à saisir.
La société française est fragilisée par une précarité, des inégalités et des injustices sociales qui augmentent, associé à un retrait continu des services publics sensés agir au plus près des citoyen·ne·s.
Les écarts se creusent entre les groupes sociaux et notamment entre les jeunesses. Et les sujets investis par le gouvernement questionnent : un affichage fort sur des dispositifs tels que le SNU, donnant le sentiment de vouloir gommer les différences à défaut de questionner les inégalités tandis que d’autres sujets comme la transition écologique ne sont toujours pas saisis à la hauteur des enjeux. Par ailleurs, de nouvelles formes de « concertation » naissent sans articulation avec les espaces institutionnels existants altérant davantage la lisibilité des politiques publiques.
Au niveau territorial, un malaise s’installe avec l’ingérence de l’État envers les collectivités territoriales lorsqu’il s’agit de certains sujets : politique migratoire, associative, … tout en délaissant les sujets qui mériteraient de l’inter territorialité, comme les politiques de jeunesse.
La démocratie s’en trouve à bout de souffle. D’autant plus lorsque les corps intermédiaires ne sont pas associés et que les associations sont remises en cause tant dans leurs droits que dans leurs financements.
Le contexte électoral se crispe chaque fois un peu plus : la présence de la candidate du parti d’extrême droite au second tour de l’élection présidentielle devient une récurrence et le danger se renforce avec la banalisation des idées d’extrême droite dans un certain nombre de propos politiques et médiatiques. Et le durcissement des politiques migratoires dans ce contexte illustre cette incapacité à apporter des réponses pour vivre ensemble.
De nombreuses notions tel que « laïcité » ou « république » sont malmenées et instrumentalisées, par des personnalités politiques mais aussi par les principaux médias, qui ont pour beaucoup perdu leur indépendance. Sur ce sujet, l’éducation populaire a un rôle important pour permettre aux citoyen.ne.s de se réapproprier ces piliers du vivre ensemble.
Dans ce contexte, des alliances se sont formées et doivent être poursuivies. Des propositions émergent pour un fonctionnement démocratique animé, pour défendre les libertés associatives et au-delà les libertés d’expression, de manifestation.
Face à ces constats de clivage et de fragmentation de la société, l’éducation populaire doit confirmer ses savoirs faire pour libérer et accueillir la parole de toutes et de tous interrogeant tant les conditions de vie que la vision du monde. L’éducation populaire est une richesse sociale fondamentale et les AJEP agissent là où les questions sont le plus prégnantes en s’adressant, en s’intéressant à toutes et tous. L’éducation populaire doit s’intéresser aux transformations démographiques tout autant qu’aux transformations relatives à notre rapport au travail. Autant de sujets qui traversent le secteur JEP.
Aujourd’hui, pour les AJEP, le contexte est double : elles font face à une instrumentalisation et une marchandisation du secteur éducatif qui s’accentue et qui les transforme en opérateurs des politiques publiques ; pourtant dans le même temps, une triple dynamique autour de l’éducation populaire s’est amorcée : une volonté des pouvoirs publics de s’atteler à la formation et aux métiers de l’animation ; au niveau territorial de nouveaux élu.es à l’éducation populaire qui veulent faire « réseau » ; des AJEP qui s’inscrivent pleinement dans cette dynamique comme le manifestent les Rencontres Nationales de l’Éducation Populaire à Poitiers en 2022. On peut noter aussi le renouvellement de l’agrément JEP, désormais tous les 5 ans, qui est l’occasion de réaffirmer pour le secteur les enjeux de partenariat d’une alliance renouvelée entre les AJEP et les Pouvoirs publics.
Le Cnajep fédère plus de 70 organisations nationales et il s’inscrit dans l’ensemble des chantiers cités. Il est plus visible et davantage invité à s’exprimer. Mais cette influence reste insuffisante au regard de l’ampleur des changements nécessaires. C’est pour cela que le Cnajep affirme sa volonté forte de travailler à des dynamiques de coopération avec d’autres.
© CNAJEP 2018 - Mentions Légales - Conception Alex & Manon