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Ce sont plus de trois cents jeunes et d’adultes qui ne pourront pas venir cet été au festival d’Avignon, privés de lieux d’hébergement collectif pour les accueillir. Une situation jamais vue depuis sa création en 1955 par l’association CDJSFA[1], réunissant le Festival, la ville d’Avignon et les Ceméa.
« Trouvez-nous des lits ! » disait Jean Vilar lorsqu’il décida en 1955 de confier l’organisation et l’accueil de jeunes festivaliers, aux Ceméa.
« Cette année par manque de lieux d’hébergement collectif, par manque d’internats loués à l’éducation nationale, par manque d’écoles répondant aux normes de sécurité pour y recevoir des hébergements, par manque de volonté politique des administrations et pouvoirs publics, l’association CDJSFA s’apprête, la mort dans l’âme et la rage au cœur à annuler des inscriptions de groupes de jeunes, à annuler des « séjours ateliers » de lycéens et de leurs accompagnateurs, enseignants et éducateurs, soit prêt de 1500 journée participants. Ils seront donc beaucoup moins nombreux cette année à bénéficier d’un accompagnement culturel sur le festival.
Après deux années de pandémie dont une année de festival annulée, cette association originale, faut-il le rappeler, a plutôt bien résisté jusqu’à maintenant et su anticiper sur les divers effets de la fracture sociale et culturelle, en permettant depuis une trentaine d’années l’accueil de nouveaux publics, la rencontre de populations d’étudiants, de jeunes salariés, de groupes envoyés par des services jeunesse, des clubs de prévention, des institutions spécialisées…
L’association a pris des initiatives déterminantes en proposant de nouvelles formes de séjours culturels pour des centaines de lycéens, collégiens et apprentis, en mettant en œuvre des séjours de jeunes amateurs de théâtre, des rencontres internationales, en organisant avec d’autres acteurs sociaux culturels l’accueil de familles « défavorisées », de groupes d’école de la deuxième chance, de groupes de la protection judiciaire de la jeunesse … À presque un mois de l’ouverture de la 76e édition du festival, l’association fait face à de graves problèmes de logistique, à des blocages administratifs bureaucratiques, qui fragilisent la réalisation de son projet d’accueil éducatif et culturel, pourtant soutenu par les ministères de la culture et de l’éducation nationale. Cela remet en cause dans les faits, son existence alors qu’elle n’a jamais eu autant de raisons d’être aux côtés du festival pour favoriser la diversité des publics accueillis.
Nous ne saurions lire dans cette situation, quelque banalisation d’un désintérêt pour la mission d’éducation populaire que mènent chaque année avec pugnacité les équipes pédagogiques et culturelles à la fois bénévoles et militantes en permettant à toujours plus de nouveaux festivaliers de vivre des parcours au plus près de la création contemporaine et de voir des spectacles vivants.
Aussi, est-il surement encore possible à un mois et demi de l’édition 2022 de réussir à trouver des solutions pour accueillir à nouveau cet été le plus de publics possibles. Les Ceméa et les centre de jeunes et de séjours y sont prêts. »
[1] Centres de jeunes et de séjours du festival d’Avignon
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