Communiqué : Jeunesses recherchent politique de jeunesse ambitieuse …

Communiqué du Cnajep

14 novembre 2023

 Une rentrée inquiétante

La rentrée universitaire met une fois de plus en exergue une précarité des étudiant·e·s qui est de plus en plus présente malgré la revalorisation des bourses. Le récent Baromètre de la FAGE donne tristement à voir que :« Face à l’inflation, c’est près de 79% des bénéficiaires qui ont été contraintEs de réduire leurs achats alimentaires et de première nécessité. Pour plus de 62% d’entre elles et eux, sauter 1 ou plusieurs repas par semaine est une habitude. Ces restrictions dans tous les domaines ont des conséquences désastreuses sur la santé, pourtant plus de 45% des bénéficiaires finissent par renoncer aux soins. »[1]

Ce constat touche tout autant un certain nombre de jeunes travailleur·euse·s qui vivent de multiples précarités et dont leur salaire ne leur permet pas de vivre dignement. Une enquête récente du MRJC indique que : « 57 % des répondants [16-30 ans] gagnent – de 1000€. »[2]

Rappelons qu’en 2019, 4,3 millions de jeunes métropolitains de moins de 30 ans avaient un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté, c’est-à-dire inférieur à 1 102 € mensuel pour une personne seule.[3]

Les associations de jeunesse et d’éducation populaire alertent le gouvernement : il faut prendre soin des jeunesses maintenant !

Des mesures d’urgences à renforcer

Des mesures d’urgence s’imposent. Le Cnajep rappelle ses propositions :

• Ouvrir le Revenu de Solidarité Active (RSA) aux moins de 25 ans pour qu’ils bénéficient du droit commun. Il est urgent de protéger les 18-25 ans en phase de construction de leurs parcours et en prise avec un risque sans précédent de décrochage et de dislocation sociale ;
• Elargir l’accès au Contrat d’Engagement jeunes (CEJ) afin d’en faire bénéficier davantage de jeunes qui aujourd’hui « passent dans les mailles du filet » ;
• Développer une offre de logements accessibles pour les jeunes puisque le logement est un facteur clef dans les parcours d’émancipation des jeunes ;
• Adapter les aides sociales pour garantir une sécurité aux jeunes selon leurs situations.

Un besoin de méthode, de co-construction et de cap politique

Seules, des mesures d’urgence ne constituent pas une politique de jeunesse transversale pour répondre aux besoins structurels des jeunes. Notre proposition d’un revenu minimum stable ouvert dès 18 ans pour tous les jeunes sans ressource prend tout son sens et doit faire l’objet d’une réflexion transversale. C’est pourquoi le Cnajep demande au gouvernement :

• De sortir de la logique de dispositifs en silos ;
• D’élaborer un schéma d’organisation de l’action publique en matière de politique jeunesse ;
• De conforter le rôle et la place du Comité d’Orientation des politiques de jeunesse (COJ) en suivi et en pilotage d’une stratégie coconstruite ;
• D’organiser avant la fin d’année 2023 un Comité Interministériel à la Jeunesse (CIJ) pour donner suite aux mesures élaborées dans le cadre du Conseil National de la Refondation (CNR) Jeunesse et pour travailler à une politique de jeunesse transversale.

Les associations de jeunesse et d’éducation populaire agissent avec et pour les jeunes sur l’ensemble des territoires. Elles sont et seront demain forces de propositions pour élaborer avec les pouvoirs publics des politiques de jeunesse qui répondent aux besoins des jeunes et leur permettent de trouver leur place dans la société.

Retrouvons-nous le 15 décembre 2023 à l’Agorajep

« POUR UNE LIBERTE DE VIVRE SA JEUNESSE »

https://www.agorajep2023.com/

[1] FAGE, Baromètre de la précarité étudiante, 2023, page3.

[2] MRJC, Portrait d’une jeunesse en feu, 2023, page 2.

[3] INJEP, 2023, Les chiffres clefs de la jeunesse 2023, page 31.

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