Tribune de l’Afev : « Faire barrage à l’extrême droite est une première étape »

Depuis le 9 juin, le pays est en proie à un double séisme politique.

Celui d’un résultat électoral de l’extrême droite à près de 40% des votes et la dissolution de l’Assemblée nationale qui ouvre une réelle possibilité au Rassemblement National de prendre le pouvoir le 7 juillet. C’est un choc pour l’ensemble “des corps intermédiaires” et en particulier pour l’Afev tant l’extrême droite, et les idées qu’elle véhicule (préférence nationale, exclusion, inégalités,..) est la négation du projet de notre association basé sur l’égalité, l’empathie, l’altérité, la solidarité et l’engagement auprès des plus fragiles. 

Parce que nous avons la conviction que le projet de l’extrême droite est source de violences, de racisme, de sexisme et de division de la société, mais aussi qu’il ne va apporter aucune solution aux populations les plus fragiles et qu’il va encore creuser les inégalités, l’Afev appelle aujourd’hui, comme elle l’a fait par le passé, à voter massivement et à faire échec le 30 juin et le 7 juillet à l’extrême droite ! 

Le barrage est nécessaire, mais il est insuffisant si on veut bloquer la spirale infernale de la montée de l’extrême droite. 
Il nous faudra agir collectivement sur les causes de cette escalade, agir contre l’accroissement des inégalités, prendre la mesure de la détresse d’une grande partie de la population et lutter contre l’accroissement du sentiment de déclassement. 

Il est d’abord du devoir de tous les acteurs, quels qu’ils soient, de travailler encore plus intensément à (re)tisser les liens d’une société de plus en plus fracturée dont les ressentiments sont capitalisés par l’extrême droite. Pouvoir de vivre, logement, protection sociale :  autant de problématiques auxquelles est exposée une large part de nos concitoyens et auxquelles les acteurs politiques doivent apporter des réponses au plus vite.
L’alliance entre tous les acteurs n’est plus une possibilité, mais doit devenir une nécessité pour répondre à ces situations de plus en plus complexes. 

Il faut aussi proposer un chemin pour reconstruire les liens de confiance entre les citoyens et leurs représentants, des possibilités plus fortes de participation. Commençons par les jeunes et développons avec eux une politique qui réponde à leurs besoins de protection et d’émancipation (santé mentale, logement, accompagnement à l’orientation, reconnaissance de l’engagement,…) de manière à ce qu’ils aient encore plus les moyens de se former et d’être des citoyens actifs.


L’Afev prendra sa part et continuera à mobiliser massivement et quotidiennement ces jeunes pour lutter contre les inégalités et tisser du lien social dans les territoires les plus défavorisés. L’expérience d’engagement pour l’intérêt général est fondamentale dans la construction de la citoyenneté des jeunes, elle doit leur être offerte à tous afin qu’ils puissent, à leur tour, œuvrer pour un monde plus juste.
 

L’Afev a une pensée particulière pour tous ceux et toutes celles qui pourront être mis en danger par des comportements violents (racistes, homophobes…) décomplexés, voire encouragés par le vote du dimanche 9 juin. Car l’extrême droite n’est pas seulement un danger idéologique, mais physique pour certain.es. Soyons collectivement vigilants et en soutien aux plus fragiles, toujours et plus que jamais !